Mustafa, jeune réfugié kurde que nous avons rencontré au camp de la Linière à Grande-Synthe dès notre première mission a décidé qu’il ne voulait plus partir en Angleterre mais qu’il était prêt à rester en France si nous l’aidions. Il a depuis obtenu ses papiers et il travaille aujourd’hui à Paris comme demi-chef de parti dans un des restaurants du chef doublement étoilé Akrame Benallal : le Shirvan.
Nous émettons le souhait à travers le RECHO que l’ensemble de la profession prenne conscience du rôle qu’elle a à jouer dans notre changement de société. Notre métier est un métier qui ne peut se faire qu’en équipe. Une équipe est une micro société que le chef peut choisir de manager selon un modèle vertueux ou non. Le modèle ancien d’un chef terroriste doit être révolutionné par la nouvelle vague des chefs qui doivent préférer des équipes mixtes, respecter la parité, oublier parfois un modèle militaire voire terroriste pour favoriser l’ensemble, la bienveillance et l’inclusion.
Le RECHO a parié sur le fait que ramener sur les camps une pulsion de vie et un cadre structurant à travers la cuisine, permettrait à certaines personnes de reprendre goût au dynamisme et à l’envie d’entreprendre.
Nous souhaitons créer un réseau solidaire impliquant les professionnels de la restauration et permettre aux demandeurs d’asile de se former et de s’intégrer s’ils le souhaitent par le biais de la cuisine.
Nous désirons donc nous entourer d’un réseau professionnel capable de prendre en charge ces demandes et d’assurer formations, suivi et embauches.
Nous souhaitons aussi mettre en valeur les cuisiniers de talents que nous rencontrons au fil de nos actions et leur offrir, par le biais de notre association la possibilité de s’exprimer, de raconter leurs histoires à travers leurs recettes et leur savoir-faire.