Savoyard d’origine, provençal de cœur, Edouard Loubet a fait ses armes très tôt chez les plus grands, d’Alain Chapel à Marc Veyrat. Consacré à vingt-quatre ans, il devient le plus jeune chef étoilé de France, et obtiendra plus tard une seconde étoile, dont il fête cette année les vingt ans. Après une belle aventure au Moulin de Lourmarin, c’est à Bonnieux, au Domaine de Capelongue, qu’il s’adonne aujourd’hui à sa vocation de chef et sa passion créatrice pour la cuisine, au cœur du Luberon.
Le RECHO : Edouard Loubet, peut-on être chef aujourd’hui comme on était chef il y a 20 ans ?
Edouard Loubet : « Oui. C’est vrai, il y a eu une évolution, mais je fais toujours le même métier. Peu importe les changements, du charbon au gaz, du cutter au pacojet, je suis avant tout un artisan. Je fais de l’artisanat, même avec un peu plus de technologie autour de moi. J’ai toujours la même vigilance, je travaille toujours avec un réseau d’artisans et de producteurs en qui j’ai confiance. Peu importe les changements, le but est toujours le même : faire plaisir à l’autre.
Le RECHO : Vous venez au Grand RECHO. Qu’est-ce qui vous a motivé ?
E.L. : C’est Michel Troisgros qui m’a parlé de ce projet. En tant que savoyard, je suis sensible à la cause. Je suis fils et petit-fils de paysans. Mes grands-parents ont fait la guerre pour que nous soyons libres. Je garde ça en mémoire. Au Grand RECHO, le chef vient parce qu’il est concerné, c’est tout. Si on vient là, c’est qu’on sait d’où on vient.
Le RECHO : Vous allez cuisiner avec des Arrageois, des migrants, des bénévoles venus de toute la France, qu’est-ce que vous ressentez ?
E.L. : La cuisine, c’est du plaisir. Il y a des gens qui vivent des moments difficiles. Et magnifier des moments difficiles grâce à la cuisine, ça c’est un beau moment à partager. C’est ça qui va être important de vivre : passer du bon temps ensemble. L’idée du Grand RECHO c’est d’agir, si on ne change rien à nos modes de vie, on peut attendre longtemps. Pendant le Grand RECHO, dans ces rencontres de personnes, ces échanges, s’il peut y avoir des déclics, alors ce sera du plaisir. Et dans ce contexte, le mot partage n’est pas un mot galvaudé. »
Propos recueillis par Valérie Gentil
Retrouvez Edouard Loubet au Grand RECHO le mardi 9 octobre.